Je n’aime pas les anniversaires. Surtout les anniversaires de mort. Les commémorations, les hommages… je peux en comprendre les motivations mais, avec le temps, j’ai tendance à les éviter. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucune raison d’attendre un chiffre rond, ou une date clé, pour revenir sur le parcours d’untel ou unetel si celui-ci ou celle-là nous a marqués. Pourtant, la dernière fois que j’ai écouté Elliott Smith (c’est-à-dire il n’y a pas si longtemps), ça m’est remonté comme une claque d’outre-tombe: cela fera vingt ans cette année que le chanteur s’est éteint. L’ironie étant qu’Elliott Smith avait inauguré sa carrière solo par une chanson autour d’un feu d’artifice – la fameuse Roman Candle – et de son potentiel et prémonitoire double sens. Par la suite, Smith fera des étincelles avant de violemment partir en fumée. Comme quoi, on peut se suicider à grands coups de couteaux dans la poitrine, la dépression n’empêche pas de développer en route un sens très personnel de l’humour noir.
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