En même temps que sort Les 12 travaux d’Astérix sur les écrans de cinéma parait, en 1976, ce qui demeure probablement l’album le plus cynique des aventures du petit gaulois : Obélix et compagnie. Charge anti-mercantile à l’ambiance assez mortifère, Obélix et compagnie est l’avant-dernier opus de la série où officie encore René Goscinny : il décèdera l’année suivante, ayant juste le temps de mettre un point à la ligne du scénario d’Astérix chez les Belges. C’est peut-être un détail mais, au vu de la bonne humeur pétaradante qui souffle tout au long du dessin animé et de sa conclusion en deux temps (César prend sa retraite en compagnie de Cléopâtre tandis qu’Abraracourcix devient le chef de Rome), on peut avancer en toute confiance que Les 12 travaux demeure, à bien des égards, la véritable dernière aventure du petit village gaulois. Car le défi lancé au celui qui résiste encore et toujours à l’envahisseur – et dont Astérix et Obélix seront les évidents volontaires- ressemble bel et bien à une remise en question des auteurs face au binôme phare qui a fondé leur succès.
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