Les apparences sont trompeuses. Ce que l’on pense acquis, ou ce que l’on pressent comme tel, n’est jamais véritablement ce qui se déroule. En cela, les trois premières pages de Miss Bengalore, premier opus de la série Le Château des Animaux, nous annonçaient déjà la couleur en nous prenant par une ouverture à contre-pied. Une double page champêtre, tout droit issue des plus belles ouvertures d’un Disney que l’on aurait retrouvé par hasard, introduisait le contexte d’un univers où les hommes n’étaient plus et dans lequel les animaux avaient réinvesti un château déserté pour y jeter les bases d’un possible vivre-ensemble. La page suivante donnait une réponse – cinglante, violente et d’une cruauté absolue- à cette perspective; la démocratie n’avait pas eu le temps de s’installer.
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